MAIF : accord CSE gagnant
Cinq des six syndicats ont signé l’accord sur le CSE qui accorde plus de moyens aux organisations syndicales.
À titre expérimental, la direction de la MAIF a proposé que l’accord sur le CSE et les moyens syndicaux lui permette de présenter une liste de 10 représentants de proximité sans étiquette. La proposition n’a pas manqué de surprendre les syndicats mais elle se justifie, selon la direction, par le constat que des candidats sans étiquette se présentent régulièrement au second tour des élections professionnelles. Si la formule n’a pas été conservée face à la frilosité de certains syndicats et la franche hostilité d’autres, elle a illustré une volonté de la direction de faire bouger les lignes.
Jusqu’à cet accord, chaque syndicat représentatif avait le droit à 8 délégués syndicaux, avec 35 heures de délégation par mois pour chacun. Ce sera désormais 60 heures de délégation pour 5 délégués et jusqu’à 3 délégués supplémentaires en cas d’obtention de plus de 25 % des voix. Cette nouvelle ventilation des moyens ne satisfait pas FO (12 % des voix) à la différence de la CAT (26 %). « Il est plus difficile d’intégrer la mission de délégué syndical dans la charge de travail opérationnel quand on ne dispose que de 35 heures de délégation. À 60 heures, là, l’encadrement va devoir véritablement adapter la charge de travail au mandat », estime Steve Curier, délégué syndical de la CAT à la MAIF. Ces syndicats se voient accorder de nouveaux moyens de communication. Tous les deux mois, ils pourront adresser un courriel collectif à tous les salariés tout en prenant place de façon permanente sur Maya, le réseau social de l’entreprise. « Maya est l’un des outils les plus utilisés par les salariés. Nous allons y être présents en ouvrant des groupes d’échange publics et privés », annonce Steve Curier dont le syndicat privilégie les échanges affinitaires sur sa page Facebook, avec un recours régulier à la vidéo. D’autres syndicats se sentent en revanche moins à l’aise avec la logique horizontale des échanges prévalant sur un réseau social d’entreprise.
Côté CSE, on retrouve 28 élus titulaires (40 heures de délégation par mois) et autant de suppléants (7 heures de délégation par mois) dont 15 intégrerons la commission de santé sécurité et conditions de travail. Les lignes bougent ici aussi dans le sens où la direction a tenu à intégrer les directions de métiers au dialogue social. Chaque filière de métier peut ainsi inviter deux représentants à siéger aux réunions du CSE la concernant. Même logique pour les réunions de la CSSCT où des « témoins de filière » pourront siéger. Deux nouvelles commissions apparaissent. Celle dédiée à la « transformation numérique » pour accompagner les profonds changements à l’œuvre en interne et celle baptisée « qualité et performances » plus axée sur la relation client. Deux occasions de plus d’amener les élus du CSE à échanger directement avec les représentants des métiers…
Source : Maif accord CSE